La rivière
la plus belle de Cuba est morte
Tania Díaz Castro, UPECI
LA HAVANE, décembre (www.cubanet.org) - Les célèbres et
belles rives de la rivière Máximo, située au Nord de la
province cubaine de Camagüey, ont été victimes des
infractions écologiques dont souffre l’île depuis quatre décennies.
Que le décès de cette rivière maintienne en litige
pendant plus de cinq ans plusieurs organismes d’état, dans le but de
savoir lequel d’entre eux est le responsable de sa destruction, est le
comble des combles et l’une des caractéristiques du système
politique dont souffre le pays.
Un après-midi, au coucher du soleil, il y a plus de trente ans, j’ai
rendu visite pour la première fois à la rivière Máximo.
J’ai été surprise par ces eaux cristallines et au fond des
pierres très blanches et brillantes de plusieurs tailles, comme de
marbre, que je pouvais presque atteindre avec mes mains. C’était
vraiment un spectacle impressionnant.
Il s’agissait, sans aucun doute, de la rivière la plus belle de
notre pays, avec un lit de plus de 350 mètres. Et je dis il s’agissait,
parce que selon la presse officielle d’aujourd’hui" actuellement
les pierres ne se voient presque plus à cause du marabout et de l’herbe
; leur couleur naturelle ne se distingue pas, elles sont tachées par l’effet
de contamination". En dernier, elle ajoute que "ses eaux ne sont plus
transparentes, et que si avant on en voyait le fond, c’est maintenant
seulement une eau très obscure".
Dans le litige sont intervenus le Pouvoir Populaire de Camagüey, organe
supérieur qui n’a pas non plus pu solutionner le problème. On
n’en est pas arrivé à la conclusion qu’une entité
de pêche, principale cause des dommages occasionnés aux rives, était
celle chargée d’exécuter le projet de décontamination.
Tandis que le temps passe les eaux de la rivière Máximo
deviennent encore plus ténébreuses. Malgré cela, la presse
souligne que la base de camping la plus importante de cette province, située
sur les bords de la rivière décédée, a perdu plus de
trois millions de dollars depuis le moment où elle s’est vue dans le
besoin de mettre ses installations hors de service.
Des sources qui ne veulent pas être identifiées assurent que ce
qui est plus grave dans cette affaire c’est qu’en plusieurs occasions
des jeunes baigneurs de la rivière ont eu des infections aux yeux,
diagnostiquées par les médecins de la zone qui connaissent les
conséquences de ces eaux contaminées.
Avec ironie et comme couronnement, sur la page suivante du journal cubain du
25 novembre qui donne la nouvelle, on dit que pendant la IIe Réunion de
Jeunes d’Amérique Latine et des Caraïbes pour l’Environnement,
la Vie et la Paix, qui a eu lieu ce mois là en Colombie, on a proposé
Cuba comme leader pour le réseau de l’environnement.
Notre Apôtre José Martí n’était pas présent
à cette réunion, parce que si non, il aurait répété
ses mots : "Où naîtra l’homme abandonné à
lui-même et sans connaissance de ce qui l’a précédé,
l’age de pierre recommencera".
Traduction: Genevieve Tejera
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