Désordre
public et violence policière au cinéma Yara
LA HAVANE, le 10 décembre (Carlos Alberto Domínguez,
Cuba-Verdad / www.cubanet.org) - La lutte de plus de mille cubains qui
essayaient d’entrer dans le cinéma Yara (ancien Radiocentro) dans l’après-midi
du 6 décembre pour voir le film mexicain "Et toi maman aussi",
s’est terminé par une bagarre générale, des vitres
cassées et la violence de la police.
Le Yara, situé dans la zone du Vedado, à l’angle des rues
L et 23, projette le film du réalisateur aztèque Alfonso Cuarón
comme faisant partie du programme du XXIIIe Festival du Cinéma d’Amérique
Latine qui a lieu dans la ville de La Havane.
La multitude attendait pour entrer dans la salle de projection et s’inquiétait
aux portes du cinéma, sur le trottoir et même sur une partie de la
rue L jusqu’à son intersection avec la rue 21, sous la pluie fine,
jusqu’à l’arrivée de la bagarre parce qu’on avait
vendu plus de billets que la capacité disponible au Yara.
"C’est une escroquerie, ils ont vendu plus de billets qu’il n’y
a de sièges dans le cinéma. Mais nous voulons tous voir le film,
parce quand finira le festival on ne pourra plus le voir, puisque le
gouvernement cubain n’a pas d’argent pour acheter des films", dit
Adela, une noire de 40 ans, élégamment vêtue.
La vitre du guichet où on vend les billets, un mètre sur deux,
est parti en éclats lorsque la multitude s’est lancée contre
la porte pour essayer d’entrer dans le cinéma.
Du trottoir d’en face, c’est-à-dire, du populaire Glacier
Coppelia, un vieil homme qui dit avoir 72 ans et n’a pas donné son
nom a dit : "S’ils réclamaient leurs droits avec autant de
force que maintenant, il y aurait plus de liberté dans ce pays".
Le désordre public fut tel que plusieurs dizaines d’agents de
police ne pouvaient pas l’endiguer, pour cette raison ils commencèrent
à donner des coups au public sans discrimination avec leurs bâtons
de caoutchouc et avec les ‘tonfas’, arme implacable utilisée
dans certains arts martiaux.
Trois jeunes durent enlever dans leurs bras une jeune fille qui s’etait
évanouie au milieu de l’échange de coups entre les policiers
et les amateurs du septième art, tandis que de nombreuses personnes s’enfuyaient,
parmi elles celles qui avaient acheté des billets à l’avance.
Selon la critique spécialisée qu’a publié le
journal Granma, organe officiel du Parti Communiste de Cuba, le film de Cuarón
"est l’un des films les plus vendus dans l’histoire du cinéma
mexicain". Le film est pour les plus de 18 ans et contient des scènes
érotiques.
Traduction: Genevieve Tejera
[
NOUVELLES ]
Cette information a été transmise par téléphone,
puisque le gouvernement de Cuba ne permet pas l'accès privé à
Internet aux citoyens cubains.
CubaNet ne demande pas l'exclusivité à
ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à
condition que Cubanet soit mentionné en référence. |