CUBANET

9 février 2001



Le journaliste Nogueras est maltraité pour essayer d'interviewer le ministre de la Santé

CIENFUEGOS, le 6 février (Aligna Gonzalo, Cuba-Vérité) – Le journaliste indépendant Sunset Nogueras a été victime d'une sorte de séquestration de courte durée le 1er février dernier, lorsqu'un groupe d'officiers de la police politique l'a fait prisonnier et après lui avoir infligé plusieurs mauvais traitements l'a abandonné à son sort dans un endroit retiré.

« Ce jour-là le Ministre de la Santé Publique Dr. Carlos Dotres était présent à l'hôpital provincial de Cienfuegos pour participer à une assemblée qui avait lieu à cet endroit. Un groupe de neuf médecins préoccupés par ce que l'on appelle la Résolution Ministérielle #54, par laquelle on interdit la sortie légale du pays aux spécialistes de la branche, attendaient le ministre aux alentours de l'hôpital en question pour l'interroger à ce sujet. Moi, pour ma part, j'ai été couvrir cet évènement et pour voir s' il pouvait aussi poser quelques questions au Dr. Dotres » - rappelle le journaliste Nogueras, qui aussi est médecin.

La source explique que Dotres est arrivé vers les 10 heures du matin, mais les médecins qui l'attendaient n'on pas pu se diriger à lui parce que directement vers l'hôpital sans s'arrêter.

« J'ai profité de cette occasion, je suis allé à l'hôpital et ai essayé de le voir là pour qu'il réponde à quelques questions. Cela m'a été impossible parce que la sécurité interne de l'hôpital m'a détecté, m'ont obligé à sortir de l'endroit. Un docteur appelée Emma Gil et plusieurs membres de la Direction de l'hôpital m'on indiqué que j'étais persona non grata. Je pense que c'est pour mon désaccord avec la politique gouvernementale », a manifesté Nogueras.

Malgré cela, le journaliste s'est installé aux alentours de l'établissement médical avec l'espoir de se diriger au Ministre de la Santé Publique lorsque celui-ci allait sortir de cet endroit. Ce fut alors qu'à 11 heures du matin, la police politique est apparue.

« Trois officiers de la Sûreté de l'Etat se sont présentés où je me trouvais : un capitaine qui a dit s'appeler Erasmo Leonarte Perez et un autre capitaine et un premier lieutenant qui ne se sont pas identifiés. Ils m'ont mis dans une automobile et m'ont sorti de la province de Cienfuegos », raconte Nogueras.

Pendant le voyage le journaliste a été l'objet de menaces, de mots obscènes et tout type de coaction. Les gendarmes ont aussi dit qu'ils prendraient des représailles avec l'épouse de Nogueras, qu'ils la mettraient à la porte de son emploi.

L'épouse de Sunset Nogueras travaille comme bibliothécaire dans une polyclinique située dans la Ville de Cienfuegos. Ceux de la police politique ont dit au reporter que son épouse copiait les notes d'information sur l'ordinateur de la polyclinique, mais l'argument est totalement faux parce que Sunset les écrit avec un stylo à bille sur des feuilles blanches et les lit par téléphone à CubaNet ou à Radio Marti.

En se référant de nouveau à l'action de l'avoir sorti de la ville, Nogueras a révélé : « Ils m'ont sorti de la voiture au kilomètre 262 de l'autoroute Nationale (Route Centrale), à quelques 8 kilomètres de la municipalité de Santa Clara. Il était à ce moment là une heure de l'après-midi. Depuis cet endroit retiré j'ai du marcher 10 kilomètres jusqu'à la municipalité Ranchuelo et de là j'ai été jusqu'à chez moi, où je suis arrivé vers les 8 heures du soir ».

Au sujet des nouvelles et des Chroniques que Sunset Nogueras publie dans les médias de presse situés à l'extérieur du pays, les officiers de la police politique l'ont menacé de lui appliquer la Loi 88, appelée populairement « loi bâillon », et l'ont averti qu'il devait cesser d'insister de voir le Ministre de la Santé Publique. « Tu as cette idée dans la tête » - lui ont dit les gendarmes.

Mais il ne s'agit pas d'une obsession du reporter, mais d'une affaire sur laquelle il a fait des recherches pendant longtemps.

A ce sujet, Nogueras spécifia : « Le problème de la retenue des professionnels de la Santé qui veulent émigrer légalement c'est que la Résolution #54, par laquelle on empêche ces personnes de sortir du pays, n'indique en aucun endroit que l'on peut adopter une telle mesure contre eux».

Le reporter abonde sur le thème : « La résolution #54 a été publiée dans la Gazette Officielle de Cuba et seulement se rapporte à ce que les professionnels et techniciens de la Santé Publique qui travaillent dans d'autres entités qui ne sont pas en relation avec ce Ministère de la Santé Publique, et qui emploie ce genre de personnel peut être puni ».

« De cela traite la Résolution Ministérielle #54, malgré cela, le 32 août de l'an dernier les journaux Granma, Juventud Rebelde et dans les programmes de télévision appelés Tables Rondes on a traité du thème de l'émigration des médecins cubains et on a indiqué que selon cette Résolution ils ne peuvent pas sortir du pays » - a ajouté Nogueras.

Le journaliste, qui a fait des recherches sur le thème, conclut : « C'est un grand mensonge ».

La Résolution Ministérielle #54 était l'une des questions que Nogueras allait poser publiquement au ministre de la Santé Publique. Pour cela les officiers de la Sûreté de l'Etat ont arrêté le reporter et l'ont sorti de la localité.

Lorsque Nogueras est arrivé chez lui dans la soirée, sûrement que le Ministre était déjà dans la capitale de Cuba.

Malgré tout, le journaliste indépendant insiste sur la fausseté de la dite Résolution 54 : « C'est l'unique Résolution publiée officiellement avec ce numéro et donc la seule qui peut exister. On peut vérifier cette affirmation dans la Gazette Officielle #43 du 15 juillet 1999, à la page 709 ».

Sans aucun doute, il y a une discordance entre ce que dit la Gazette Officielle et ce qui est indiqué par les journalistes et porte-parole gouvernementaux dans la presse dépendante et dans les Tables Rondes télévisées.

Sunset Nogueras a essayé d'éclairer cette affaire en interrogant le ministre de la Santé Publique, la personne la plus indiquée pour répondre sur ce thème, mais l'intervention des officiers de la Sûreté de l'Etat ne l'a pas permis.

Pour le moment la question se pose toujours. L'affaire continuera sans être éclaircie jusqu'à ce que quelqu'un arrive avoir une explication du titulaire de la branche.


Traduction: Genevieve Tejera

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