Le journaliste
Nogueras est maltraité pour essayer d'interviewer le ministre de la Santé
CIENFUEGOS, le 6 février (Aligna Gonzalo, Cuba-Vérité)
Le journaliste indépendant Sunset Nogueras a été victime
d'une sorte de séquestration de courte durée le 1er février
dernier, lorsqu'un groupe d'officiers de la police politique l'a fait prisonnier
et après lui avoir infligé plusieurs mauvais traitements l'a
abandonné à son sort dans un endroit retiré.
« Ce jour-là le Ministre de la Santé Publique Dr. Carlos
Dotres était présent à l'hôpital provincial de
Cienfuegos pour participer à une assemblée qui avait lieu à
cet endroit. Un groupe de neuf médecins préoccupés par ce
que l'on appelle la Résolution Ministérielle #54, par laquelle on
interdit la sortie légale du pays aux spécialistes de la branche,
attendaient le ministre aux alentours de l'hôpital en question pour
l'interroger à ce sujet. Moi, pour ma part, j'ai été
couvrir cet évènement et pour voir s' il pouvait aussi poser
quelques questions au Dr. Dotres » - rappelle le journaliste Nogueras, qui
aussi est médecin.
La source explique que Dotres est arrivé vers les 10 heures du matin,
mais les médecins qui l'attendaient n'on pas pu se diriger à lui
parce que directement vers l'hôpital sans s'arrêter.
« J'ai profité de cette occasion, je suis allé à
l'hôpital et ai essayé de le voir là pour qu'il réponde
à quelques questions. Cela m'a été impossible parce que la
sécurité interne de l'hôpital m'a détecté,
m'ont obligé à sortir de l'endroit. Un docteur appelée Emma
Gil et plusieurs membres de la Direction de l'hôpital m'on indiqué
que j'étais persona non grata. Je pense que c'est pour mon désaccord
avec la politique gouvernementale », a manifesté Nogueras.
Malgré cela, le journaliste s'est installé aux alentours de l'établissement
médical avec l'espoir de se diriger au Ministre de la Santé
Publique lorsque celui-ci allait sortir de cet endroit. Ce fut alors qu'à
11 heures du matin, la police politique est apparue.
« Trois officiers de la Sûreté de l'Etat se sont présentés
où je me trouvais : un capitaine qui a dit s'appeler Erasmo Leonarte
Perez et un autre capitaine et un premier lieutenant qui ne se sont pas identifiés.
Ils m'ont mis dans une automobile et m'ont sorti de la province de Cienfuegos »,
raconte Nogueras.
Pendant le voyage le journaliste a été l'objet de menaces, de
mots obscènes et tout type de coaction. Les gendarmes ont aussi dit
qu'ils prendraient des représailles avec l'épouse de Nogueras,
qu'ils la mettraient à la porte de son emploi.
L'épouse de Sunset Nogueras travaille comme bibliothécaire
dans une polyclinique située dans la Ville de Cienfuegos. Ceux de la
police politique ont dit au reporter que son épouse copiait les notes
d'information sur l'ordinateur de la polyclinique, mais l'argument est
totalement faux parce que Sunset les écrit avec un stylo à bille
sur des feuilles blanches et les lit par téléphone à
CubaNet ou à Radio Marti.
En se référant de nouveau à l'action de l'avoir sorti
de la ville, Nogueras a révélé : « Ils m'ont sorti de
la voiture au kilomètre 262 de l'autoroute Nationale (Route Centrale), à
quelques 8 kilomètres de la municipalité de Santa Clara. Il était
à ce moment là une heure de l'après-midi. Depuis cet
endroit retiré j'ai du marcher 10 kilomètres jusqu'à la
municipalité Ranchuelo et de là j'ai été jusqu'à
chez moi, où je suis arrivé vers les 8 heures du soir ».
Au sujet des nouvelles et des Chroniques que Sunset Nogueras publie dans les
médias de presse situés à l'extérieur du pays, les
officiers de la police politique l'ont menacé de lui appliquer la Loi 88,
appelée populairement « loi bâillon », et l'ont averti
qu'il devait cesser d'insister de voir le Ministre de la Santé Publique. «
Tu as cette idée dans la tête » - lui ont dit les gendarmes.
Mais il ne s'agit pas d'une obsession du reporter, mais d'une affaire sur
laquelle il a fait des recherches pendant longtemps.
A ce sujet, Nogueras spécifia : « Le problème de la
retenue des professionnels de la Santé qui veulent émigrer légalement
c'est que la Résolution #54, par laquelle on empêche ces personnes
de sortir du pays, n'indique en aucun endroit que l'on peut adopter une telle
mesure contre eux».
Le reporter abonde sur le thème : « La résolution #54 a été
publiée dans la Gazette Officielle de Cuba et seulement se rapporte à
ce que les professionnels et techniciens de la Santé Publique qui
travaillent dans d'autres entités qui ne sont pas en relation avec ce
Ministère de la Santé Publique, et qui emploie ce genre de
personnel peut être puni ».
« De cela traite la Résolution Ministérielle #54, malgré
cela, le 32 août de l'an dernier les journaux Granma, Juventud Rebelde et
dans les programmes de télévision appelés Tables Rondes on
a traité du thème de l'émigration des médecins
cubains et on a indiqué que selon cette Résolution ils ne peuvent
pas sortir du pays » - a ajouté Nogueras.
Le journaliste, qui a fait des recherches sur le thème, conclut : «
C'est un grand mensonge ».
La Résolution Ministérielle #54 était l'une des
questions que Nogueras allait poser publiquement au ministre de la Santé
Publique. Pour cela les officiers de la Sûreté de l'Etat ont arrêté
le reporter et l'ont sorti de la localité.
Lorsque Nogueras est arrivé chez lui dans la soirée, sûrement
que le Ministre était déjà dans la capitale de Cuba.
Malgré tout, le journaliste indépendant insiste sur la fausseté
de la dite Résolution 54 : « C'est l'unique Résolution publiée
officiellement avec ce numéro et donc la seule qui peut exister. On peut
vérifier cette affirmation dans la Gazette Officielle #43 du 15 juillet
1999, à la page 709 ».
Sans aucun doute, il y a une discordance entre ce que dit la Gazette
Officielle et ce qui est indiqué par les journalistes et porte-parole
gouvernementaux dans la presse dépendante et dans les Tables Rondes télévisées.
Sunset Nogueras a essayé d'éclairer cette affaire en
interrogant le ministre de la Santé Publique, la personne la plus indiquée
pour répondre sur ce thème, mais l'intervention des officiers de
la Sûreté de l'Etat ne l'a pas permis.
Pour le moment la question se pose toujours. L'affaire continuera sans être
éclaircie jusqu'à ce que quelqu'un arrive avoir une explication du
titulaire de la branche.
Traduction: Genevieve Tejera
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