CUBANET

21 juin, 2001



Lettre d’une vache cubaine à une vache britannique


Lucas Garve, CPI

LA HAVANE, juin - La Havane, le 12 juin 2001. Chère camarade britannique. Les moyens de communication internationaux parlent sans cesse de toi. Je suis effrayée – seulement comme une vache peut l’être – pour ton destin et celui de tes sœurs. L’affaire de cette maladie des "vaches folles" constitue un véritable désastre pour vous.

Il faut que je te dise que dans ma petite île tropicale, pour le moment, nous sommes tranquilles à ce sujet. Les autorités ont pris des mesures préventives. Mais on n’arrête pas d’être inquiétées par la menace des couteaux aiguisés des tueurs clandestins. Imagines-toi, nos viandes se sont converties en quelque chose de mythique pour les Cubains. Une livre de bifteck est plus appréciée qu’une livre d’or, parce que l’or on peut le garder, mais pas le manger, et par ici les maxillaires continuent à être oisifs en ce qui concerne la consommation de la viande rouge bovine. Nous avons de la chance !

Des taureaux, que puis-je te dire? Quelques-uns, en colère ; la plus grande partie d’entre eux sont toujours déprimés. Plus troublés que les années antérieures, à cause de ce procédé maudit de l’insémination artificielle, les petits taureaux ne savent plus ce que veut dire le plaisir d’un véritable orgasme. Leurs mugissements ont perdu leur force et par conséquent, ils ont augmenté la charge lyrique de leurs exclamations, ce qui me fait penser que tôt ou tard un bureaucrate du secteur del’élevage aura l’idée saugrenue de former un ensemble lyrique bovin, puisque c’est la mode de faire la culture de la communauté. Bien que cela soit un grand avancement dans l’Histoire de l’Espèce, je ne cesserai pas de déplorer les fortes réclamations d’un taureau amoureux en mugissant pour une d’entre nous dans les chaudes nuits avec lune (pardonnes-moi l’image, certainement usée et assez kitsch). A moi, ce moment me donne toujours la chair de poule.

Je profite aussi pour t’informer de nos initiatives solidaires au sujet de la triste situation que vous traversez la-bas. Une camarade à nous, très combative et décidée, La Pijirigua, a proposé la convocation d’une Tribune Ouverte pour dénoncer la rupture de la chaîne alimentaire naturelle. Parce que cette histoire de vous donner de la nourriture fabriquée avec des déchets de vous-mêmes, c’est intolérable! Des injustices du capitalisme néo-libéral! Ici, c’est vrai, nous n’avons pas beaucoup d’herbe sèche, mais où trois mangent, quatre mangent, et ainsi nous résolvons.

Il n’a pas manqué non plus qu’une de nous propose de faire un voyage à votre Ile. Une mission internationale en définitive qui servirait pour témoigner de notre solidarité et même vous apporter un peu de la chaleur de notre île pour vous soulager, tant que possible, du froid propre à la brume des plateaux isolés. Les vaches cubaines nous sommes conscientes de la valeur de la solidarité internationale bovine!

En ce qui concerne les taureaux, ne vous préoccupez pas, eux pour le moment ne peuvent pas sortir du pays. Ils sont très occupés avec un projet génétique d’importance vitale pour arriver à l’augmentation de l’économie de semence. De cette façon, avec moins, ils arriveront à plus. Et à ce sujet, seulement nous les vaches nous déplorerons un tel succès.

En passant, permettez moi d’exposer, puisque je parle de projets et de plans, la nécessité que nous avons de donations d’eau de pluie par l’intermédiaire des ONGs britanniques. L’augmentation de la sécheresse a assez affecté les pâturages. Quand vous nous aviserez si ce projet est faisable, vous je pourrais t’envoyer quelques réservoirs de 55 gallons pour ramasser de l’eau afin d’éviter les contaminations.

Ne sois pas offensée, je ne te le dis pas comme une chose mauvaise, mais dans mon Ile des Caraïbes nous ne sommes plus que si peu de petites vaches tropicales que prendre le risque du développement d’une épidémie comme celle dont vous souffrez serait trop grave.

Ma chère camarade britannique, j’accomplis le devoir de vous répéter notre solidarité, et comme preuve je vous envoie une photo de la brigade des vaches les plus remarquables dans la production l’année dernière. Elles ont maintenu la productivité élevée, en plus d’être au courant de vous autres et de discuter dans les équipes de réflexion politique la pénible situation dans laquelle vous vous trouvez. Good bye! Nous vous embrassons comme des sœurs.

Une vache cubaine.

Traduction: Genevieve Tejera

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