CUBANET

10 avril, 2002


Pourquoi n’y a-t-il pas de nourriture à Cuba?


Lázaro Raúl González, CPI

HERRADURA, avril (www.cubanet.org) – Chaque fois qu’une famille cubaine s’assoit à table, le mécontentement, l’insatisfaction s’installent chez eux, parce que la nourriture que l’on peut trouver est mauvaise, peu variée et en quantité insuffisante.

Le manque de lait, de pain et de beurre a déterminé que dans la plupart des foyers l’habitude du petit-déjeuner est en vrai danger d’extinction.

A l’heure du déjeuner et du dîner, les plaintes proviennent de tous les côtés de la table. Les plus petits demandent pour l’énième fois "pourquoi n’y a-t-il pas de pommes de terres frites ?", et maman répond patiemment "parce qu’il n’y a rien pour les faire".

Les adolescents disent d’une manière sarcastique "qu’elle est bonne cette viande" (en réalité il y a plus d’un mois qu’ils n’en mangent pas). Sur sa chaise, papa mâche en silence et il se souvient du plat de farine de mais et de malanga qui n’a jamais manqué chez son grand-père.

Si Cuba a des sols fertiles, du personnel qualifié, des machines agricoles et une industrie de transformation, comment peut-on expliquer les angoisses alimentaires dont souffrent les nationaux ?

Le régime de propriété

Jusqu’au 26 juillet 1989 la ferme Los Jimaguas, proche de Herradura, village de la province de Pinar del Río, était une propriété privée. Ses propriétaires appartenaient à une Coopérative de Crédits et Services (CCS) organisation soutenue par l’état.

En quantité importante, la ferme produisait des mangues, de la noix de coco et des oranges. On y ajoutait de modestes quantités de riz, haricots et légumes, on y élevait une variété d’animaux et aussi on y cultivait des fleurs et feuilles ornementales. Plusieurs familles de la zone vivaient du produit de cette ferme.

A des prix très inférieurs aux prix réels qui existaient sur le marché mondial, l’Etat achetait sa production à la ferme Los Jimaguas. Avec ce statut se bénéficiaient au moins trois parties : les propriétaires, qui vivaient décemment de leur terre, le gouvernement, qui par ses entreprises obtenait un gain pour la commercialisation et le peuple qui consommait la production.

Mais ce n’était pas suffisant pour la mentalité monopolisatrice du gouvernement de Fidel Castro, qui ont exproprié la ferme à leurs propriétaires légitimes. Alors, après plusieurs mois de titubation pendant lesquels il semblait que ce n’intéressait personne et qu’elle avait été expropriée pour le simple plaisir d’usurper, la ferme Los Jimaguas se convertit en ferme d’état.

Et a commencé le sauve-qui-peut qui dure jusqu’à aujourd’hui.

Plus d’une "caballería" d’orangers a été passée au bulldozer (les arbres arrachés avec un bulldozer). A leur place maintenant ils plantent du manioc, des patates douces et des tomates, mais le manioc est victime de vol, la patate d’une maladie et la tomate du manque d’attention.

Bien que les anciens propriétaires de Los Jimaguas aient eu leur matériel exproprié, tracteurs et moteurs, aujourd’hui la ferme manque de moyens et de ressources pour produire. Le travail se fait avec des bœufs, et principalement à la merci de la clémence ou de l’inclémence du temps.

Bien que dans cette ferme ne travaillent qu’une vingtaine de personnes, les dettes se montent à des dizaines de milliers de pesos. De jour et de nuit, des bandes de jeunes mettent à sac et abîment ce qui est planté, et cassent tout sur leur passage.

Les travailleurs eux-mêmes de la ferme ont attaché leurs animaux à l’intérieur d’une jeune plantation d’avocats, personne ne respecte rien, c’est le chaos.

Malgré cela, lorsque n’importe qui arrive à l’ancienne ferme Los Jimaguas il peut lire quelques petites pancartes de carton blanc sur lequel on annonce "A bas le Blocus !" (ils se réfèrent à l’embargo des Etats-Unis contre le régime de Castro), "Le Parti est Immortel" (il s’agit du parti communiste que dirige Castro), "La Révolution est Invincible", et autres imbécillités de ce genre.

Ils sont une allégorie au surréalisme et à la politique la plus insensée et ils sont aussi une proclamation qui annonce à grands cris pourquoi il n’y a pas de nourriture à Cuba.

Traduction: Genevieve Tejera

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