Le capitalisme
est moribond, assure Granma
José Antonio Fornaris, Cuba-Verdad
LA HAVANE, février (www.cubanet.org) - En première page et en
grandes lettres rouges, l’organe officiel du Comité Central du Parti
Communiste de Cuba, le quotidien Granma, a annoncé ce 15 février :
"Le capitalisme se trouve en phase terminale".
Comme ils disent que Granma "ne ment jamais", déjà
le Fond Monétaire International et la Banque Mondiale, symboles du
capitalisme, doivent chercher des clous et des marteaux pour fermer leurs
portes. Et les millionnaires je m’imagine qu’ils seront pressés
d’essayer d’utiliser pour la dernière fois leur argent dans ce
qui pour l’un ou l’autre peut signifier un plaisir.
Je journal communiste ajoute que son affirmation est fondée sur les déclarations
des économistes Orlando Capote (chilien), Jorge Beinstein (argentin),
John Saxe-Fernandez (mexicain) et Win Dierckysens (de Costa Rica), qui ont
participé à la IVe Rencontre Internationale d’Economistes qui
s’est terminée récemment et a eu lieu à La Havane.
Voyez comme on dit des imbécillités à Cuba !
Apres la chute du Mur de Berlin et la fin du communisme en Europe, Cuba
semble être la mecque et en même temps la caisse de résonance
de n’importe quelle diatribe – et même si elle est extrêmement
insensée - contre le système capitaliste.
Mais le meilleur de ce que dit Granma sur ce sujet c’est qu’implicitement
il assure que le régime régnant à Cuba est la manière
de solutionner "les graves problèmes économiques, financiers
et sociaux auxquels fait face l’humanité aujourd’hui".
C’est à dire, que le capitalisme va se terminer bientôt et
dans toutes les parties du monde il y aura un carnet de rationnement, un seul
parti politique et le même individu au pouvoir d’une manière
indéfinie. Il y aura aussi des "chameaux" pour se transporter,
parce que le "chameau" sans aucun doute est l’un des succès
du communisme cubain.
Oh, les chameaux ! Je ne sais pas pourquoi tous les poètes n’ont
pas chanté ce genre de transport public créé par le
castrisme, qui n’est rien d’autre qu’un camion de charge adapté
pour transporter les passagers. Ce doit être sûrement la raison pour
laquelle Gustavo Adolfo Becquer a dit : "La Poesie c’est toi".
Récemment, j’ai eu une conversation avec un jeune de 21 ans qui
est hospitalisé pour une affection à la thyroïde. Comme
toujours les Cubains nous parlons de politique, il m’a dit qu’ "avant
la révolution pour être hospitalisé il fallait avoir de l’argent,
parce qu’avant 1959 ceux qui étaient les maîtres dans le pays étaient
les Américains". Il a ajouté que "Fidel Castro est bon,
mais ce qui arrive c’est qu’il n’a rien à donner au
peuple, et que si son organisation a fait des actions terroristes dans le passé
ce fut pour obtenir des bonnes choses".
Qu’un jeune de 21 ans répéte toutes les sottises qu’il
a entendues pendant sa courte vie est quelque chose qui peut être tolérée,
mais qu’il y ait un journal qui en ces temps assure que le capitalisme est
sur le point de se terminer pour être substitué par ce dont nous
souffrons actuellement à Cuba doit avoir été écrit
pour des êtres qui ne sont pas considérés des personnes.
Mon ami Fernando Vecino Alegret – le frère du ministre de l’Education
Supérieure cubain Fernando Vecino Alegret – m’a indiqué
que lorsqu’il a lu cette affirmation dans Granma il ne savait pas s’il
devait en rire ou s’indigner.
Pour sa part, la collègue Maria Elena Rodriguez a ponctué : "Ces
gens là (les journalistes du Granma) on ne peut pas leur faire grand cas
parce que s’ils assurent cela, il est évident qu’ils sont fous".
Certainement, je ne sais pas si ceux qui dirigent la politique éditoriale
de Granma (rappelons-nous qu’il est le porte-parole de l’Etat
socialiste) sont fous. Je ne sais pas non plus si les opinions publiées
le 15 février sur la page principale sont réellement celles de ces
économistes d’Amérique latine. Mais quand un journal affirme
que le capitalisme est déjà dans sa phase terminale c’est
parce qu’il semble croire que les Cubains ne sont pas dignes de respect. Le
plus lamentable c’est que très probablement il en est arrivé à
cette conclusion parce que le modèle politique, économique et
social que le Granma représente continue à être supporté
à Cuba.
Traduction: Genevieve Tejera
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