CUBANET

22 janvier, 2002



Rêve pour les étrangers, cauchemar pour les Cubains


Lic. Oscar Espinosa Chepe

LA HAVANE, janvier (www.cubanet.org) - Sergio Barrocal, critique culturel espagnol, a publié récemment un article dans l’hebdomadaire cubain Orbe avec le titre suggestif de "La Havane, seulement pour rêver". Dans celui-ci il affirme que le nom de la capitale antillaise, de même que celui d’autres villes illustres, "devrait être interdit à un autre usage que celui de donner libre cours à l’imagination".

Monsieur Berrocal, dans sa note, reflète l’évocation que provoque le nom de La Havane, associé "à un grand nombre de films, greniers de songes, qui se conjuguent avec l’exotisme des insomnies d’européens et de citoyens de nombreux autres coins du monde".

Cette image idyllique n’est pas en rapport avec la cruelle réalité vécue quotidiennement par de nombreux havanais tenaillés par la précarité, entassés dans des endroits lugubres (en majorité en très mauvais état selon les propres informations officielles), souffrant du manque de transport ou cheminant par des rues détruites.

Il faudrait voir "les sentiments romantiques" que pourraient réveiller dans les "européens et citoyens de nombreux autres coins du monde" le fait d’expérimenter personnellement, en direct, une période spéciale que depuis 12 ans supportent stoïquement les Cubains, sans savoir jusqu’à quand pourra durer le martyr. C’est de plus un processus lié à la dollarisation croissante qui, unie au schéma totalitaire, a supplanté la capacité et le talent des personnes par le degré de soumission politique, en donnant comme résultat une société de plus en plus stratifiée et dirigée par la peur.

La vision du critique culturel espagnol, sans doute, est celle que l’on observe depuis les hôtels luxueux et autres centres touristiques réservés aux étrangers, dans lesquels les Cubains seulement peuvent avoir une place en qualité de serviteur. Un spectacle assez semblable à celui qui existait en Afrique du Sud de l’apartheid.

Peut-être que l’ambiance décrite par monsieur Berocal est celle contemplée par les investisseurs étrangers depuis leurs automobiles éblouissantes, ou les fenêtres de leurs bureaux confortables, où ils font des affaires fructueuses avec toutes les garanties possibles dans un climat d’absolue "tranquillité sociale", tendis que les nationaux n’ont pas même la permission d’avoir de petites entreprises, et que les espaces réduits ouverts au milieu des années 90 pour travailler pour son propre compte sont lentement fermés.

Monsieur Berrocal devrait savoir que, malheureusement, les rêves qu’ont aurefois eu les Cubains d’avoir une nation heureuse et prospère, avec justice sociale et liberté, ont fait naufrage, substitués par un cauchemar interminable. Ainsi, tout semble indiquer que les seules ayant la possibilité de rêver dans l’Ile sont les étrangers

Traduction: Genevieve Tejera

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