CUBANET

18 juillet, 2002



En diabolisant les envois d'argent


Manuel David Orrio, CPI

LA HAVANE, juillet (www.cubanet.org) - Le gouvernement de Fidel Castro n'a jamais reconnu les envois d'argent de familles provenant de l'extérieur comme étant la première source de revenus nets en devises sur lesquels compte Cuba dans les circonstances présentes, bien que divers économistes se soient occupés de démontrer avec les chiffres en mains ce qu'apporte ceux-ci au produit national.

Parmi ces chiffres on distingue ceux des ventes dans les magasins où il faut payer en devises, ce qui est rapporté avec le style de statistiques de la censure de l'île, chiffres que l'on peut confirmer en partant d'une observation qui parait confirmer les fonctionnaires commerciaux qui déclarent que les ventes d'appareils électroménagers effectuées dans ces etablissements atteignent plus d'un million par an, presque au taux d'un pour dix habitants.

Seulement un de ces établissements, le Plaza de Carlos III havanais, peut avec toute tranquillité vendre des produits et des services d'une valeur de 32 millions de dollars par an, selon des sources qui préfèrent l'anonymat, la grande partie desquels parait acquis avec des fonds venant d'envois de l'étranger, sans compter avec d'autres sources comme les pourboires du tourisme ou les revenus obtenus d'une économie non formelle étendue.

De cette façon, les envois ont acquis un poids transcendant sur le seul impact économique et a généré une force transformatrice, en vertu de laquelle la Cuba d'aujourd'hui n'a rien à voir avec celle d'il y a quelques années, indépendamment des différences sociales créées par cet impact et de l'impulsion donnée par les envois d'argent à une économie parallèle où la non-conformité et la corruption se mêlent dans un pot au feu cubain.

Ce qui est définitif c'est qu'il n'est pour personne un secret ce que signifient actuellement les envois d'argent dans l'économie de Cuba, d'où vient la nécessité de s'aventurer sur le pourquoi le gouvernement de Fidel Castro essaie avec entêtement de cacher le soleil avec un doit, et plus lorsque le discours officiel persiste à donner une espèce de diabolisation de ceux-ci, en partie parce qu'il n'a plus qu'à les accepter puisqu'elles sont imposées par Fuenteovejuna de Cuba, en partie parce qu'ils signifient une importante fracture du control sur la population auquel il aspire, et surtout, comme employeur unique.

Une telle perception s'observe dans un rapport de l'officieuse Centrale de Travailleurs de Cuba qui date de novembre 2001 et dans lequel on affirme "l'envoi d'argent ... étant absolument légal et admissible, ne contribue pas positivement à la formation d'une éthique socialiste, puisque cela représente des revenus et un bien-être qui ne provient pas du travail, ce qui un principe fondamental du socialisme. Mais il est déterminant que prédomine la valeur du travail, puisque avec les mécanismes restants de formation d'une éthique socialiste, peut se forger un comportement citoyen qui rejette l'illégalité, la relaxation de la discipline sociale, la fainéantise et d'autres conduites étrangères à l'idéal révolutionnaire".

Si même dans le même rapport on signale que récupérer cette dite "valeur du travail" serait le chemin pour contrecarrer l'effet présumé corrupteur des envois de fonds, ce qui est souligné apparaît dans le fait de ne pas mentionner le facteur qui ferait de ceux-ci (en considérant leurs montants relativement bas par capita, en termes internationaux) un motif producteur de la "foire" sociale très cubaine. Les envois arrivent à Cuba par centaines de millions de dollars pour avoir une influence sur une économie où les politiques publiques n'ont pas solutionné ce qui vraiment déprécie la "valeur du travail", et qui s'appelle l'inflation.

De fait la clé de l'affaire se trouve là : dans des dizaines d'années de ce que l'on appelle récupération économique, le gouvernement de Fidel Castro a été incapable de mettre en ordre les finances internes pour unifier les taux de change peso-dollar, et avance vers la parité historique entre les deux monnaies, ce qui réduirait au minimum les effets négatifs présumés des envois d'argent.

Selon des rapports officiels, seulement 30 pour cent de la population a accès à l'argent externe de façon directe. De ce pourcentage, une masse appréciable se compose de personnes de plus de 60 ans ou proches de cet age, un point indicatif de jusqu'à quand on peut voir avec précaution la perception gouvernementale sur le sujet. En réalité, ce qui apparaît dans ce genre de diabolisation des envois d'argent est une crainte profonde de n'importe quelle ouverture de la société cubaine vers l'extérieur, ainsi que la prévue d'une manière d'interpréter les évènement sociaux très propre à la psychologie sociale du sous-développement, signée par la recherche constante de la paille dans l'œil des autres et non de la poutre dans le sien.

Surtout quand, comme il semble, le dollar équivaut à Lucifer.

Traduction: Genevieve Tejera

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