CUBANET

4 mars, 2002


Les naufragés de la rue


Tania Díaz Castro

LA HAVANE, mars (www.cubanet.org) – Le gouvernement cubain de Fidel Castro, par habitude et stratégie, a qualifié de verres de terre et d’anti-sociaux les personnes qui ont pénétré dans la nuit du 27 février dans l’ambassade du Mexique à La Havane, située dans les rues 12 et 14 du quartier Miramar, et qui en ont été sortis par des membres du Ministère de l’Intérieur au petit matin le premier mars.

Dans son effort pour cacher le soleil avec ces adjectifs injurieux qui se sont répétés jusqu’à la satiété tout au long de ses 43 ans, le régime de Castro n’a jamais admis le mécontentement qui existe parmi notre population, aussi bien parmi les sujets obéissants que parmi les autres, ce qui peut se voir facilement en n’importe quel moment de notre vie quotidienne devant un magasin vide, pendant une concentration de personnes à n’importe quel arrêt d’autobus... mais surtout lorsque Fidel lui-même parle à la télévision. Je crois, sincèrement, que dans l’immeuble où j’habite, composé de douze appartements, je suis seule à l’écoutee, à cause de la nécessité que j’ai d’être bien informée.

Enfin, qu’il n’y a pas besoin d’un système de surveillance pour savoir que Cuba s’est converti en une marmite endiablée. Je ne veux pas dire celle qui renferme des criquets, ce qu’elle est aussi, ni la marmite populaire inexistante qui pourrait offrir une nourriture collective à la population pour couvrir ses nécessités alimentaires minimums, sinon que je me réfère à une marmite à pression (cocotte-minute) qui reste hermétiquement fermée grâce à une valve d’échappement.

C’est ce qui est arrivé le 27 février dernier : la valve d’echappement (obturateur qui laisse sortir les gaz d’une combustion) s’est ouverte automatiquement parce que la pression a dépassé la limite et a fait éruption. C’est pour cela que les naufragés qui se noient sur terre ont lutté pour atteindre une rive imaginaire. Dans leur désespoir ou délire pour sentir l’odeur agréable de la liberté, ils ont entendu des chants de sirènes et ont cru voir de loin la terre promise.

Tout le monde sait le chemin de croix que devront parcourir maintenant ceux qui ont cru sauver leurs vies de cette manière.

Beaucoup de ceux qui ont demandé asile en 1980 dans l’ambassade du Pérou sont restés plus de dix ans sans pouvoir s’échapper de l’île. En cette occasion Radio Martí n’existait pas et pas non plus l’opposition organisée et pacifique. Malgré cela, dans cette ambassade sont entrés presque onze mille cubains en trois jours.

En 1965, lorsque n’existait pas encore la Loi d’Ajustement Cubain, se sont échappés par Camarioca des milliers de personnes. Par le Mariel 125 mille ont fuit en trente jours seulement.

De qui c’était la faute en ces occasions ?

Qui a commis "une provocation grossière", comme indique maintenant le gouvernement de Castro en jetant la faute à Radio Martí, et en même temps à l’opposition pacifique ?

Les gouvernants qui restent trop de temps au pouvoir ne veulent pas se rendre compte de qu’aussi bien les sujets obéissants, que ceux qui simulent l’être, ont le droit de se lasser de l’oppression.

Cacher le soleil avec un doigt est impossible.

Traduction: Genevieve Tejera

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