CUBANET

15 mars, 2002


Plus de deux cent Cubains abandonnent le paradis terrestre


Miriam Leiva

LA HAVANE, mars (www.cubanet.org) - Abandonner le paradis terrestre est absurde. Qui pourrait penser faire une chose aussi idiote ? Un étranger qui lit la propagande du gouvernement cubain sur Internet ou dans la presse cubaine ou écoute la radio ou regarde la télévision nationale, en arriverait sûrement à cette conclusion.

Mais si tout d’un coup il apprenait par les moyens de diffusion internationaux que deux cent Cubains ont demandé l’asile politique dans l’aéroport de Barajas à Madrid le 9 et 10 mars. Ou que plusieurs centaines ont couru vers l’ambassade du Mexique à La Havane le 27 février dans ce même but, alors il lui faudrait réfléchir profondément.

Il est possible que ces Cubains, en majorité des jeunes, ne se souviennent pas des vicissitudes vécues dans diverses ambassades il y a quelques années. Il est probable que ceux qui sont arrivés à Madrid ne sont pas au courant du refus d’asile de la part de l’Espagne à une centaine qui ont essayé d’obtenir le même résultat en décembre 2001.

Il serait fou de penser que quelqu’un puisse écouter sur Radio Extérieure d’Espagne un indice stimulant un semblable exode. Pendant les dernières années, l’Union européenne, et pour cette raison l’Espagne, a durci les lois d’immigration. C’est compréhensible, puisque chaque pays doit faire face aux conséquences principalement sur le plan économique.

On doit rejeter une confabulation d’autant de personnes pour qu’en seulement deux vols on puisse trouver cela de façon concertée. De nombreuses de ces personnes peuvent avoir fait connaître leurs intentions à leurs proches, mais d’autres ne l’on même pas fait le moindre commentaire à cause du degré de répression qui existe à Cuba, où la majorité s’est accoutumée à répéter les maximes des campagnes du moment. Cette double morale a altéré les esprits et a détruit tout le système des valeurs morales.

D’autre part, le processus d’émigration compliqué et coûteux imposé requiert d’obtenir de l’argent ou de le recevoir de l’extérieur, ce qui est assez difficile pour la plus grande partie des Cubains. Ensuite on doit pouvoir compter sur des amis ou des parents qui envoient une lettre d’invitation dûment légalisée. Ajoutez-y le paiement de 55 dollars pour le passeport, 150 dollars pour le permis de sortie ou "carte blanche", qui n’est pas toujours accordé malgré l’investissement. Finalement, on doit obtenir le billet aller et retour, ainsi que l’argent suffisant pour payer l’impôt de l’aéroport et les frais imminents dans le pays d’arrivée.

De plus, il existe la possibilité de ne pas réussir dans la tentative et d’être renvoyé à Cuba, où on peut devoir faire face à des problèmes de travail, pour le moins. Malgré cela, un plus mauvais sort ont eu ceux qui se sont aventurés à l’ambassade mexicaine, où ils ont été frappés, intimidés par des chiens et arrêtés par la police. Plusieurs centaines ont eu ce sort. De nombreux d’entre eux sont encore détenus.

Un jour on saura ce qui s’est passé avec ces faits spectaculaires. De plus, la goutte d’eau quotidienne passera peut être sans être remarquée à cause des nombreuses années de répétition. De manière dangereuse, les Cubains continuent à se jeter à la mer et beaucoup d’entre eux périssent.

Des centaines de milliers d’autres ont tenté leur chance dans la loterie de visas de la Section d’Intérêts des Etats Unis à La Havane, aujourd’hui interdite par le gouvernement cubain. De toutes façons, plus de 20 mille personnes reçoivent leurs visas chaque année pour d’autres motifs.

Comment est-il possible qu’autant de citoyens désirent émigrer, si le paradis terrestre se trouve à Cuba?

Si la propagande permanente du gouvernement cubain montre les maux de l’enfer capitaliste, pourquoi autant de Cubains se risquent à un avenir inconnu et dangereux ?

Certainement, ils cherchent une amélioration économique, mais aussi ils ont envie de liberté d’expression et d’un avenir plus prometteur pour leurs enfants.

Lamentablement, pendant plus de quarante ans le peuple né en grande partie pendant ce temps a recu l’enseignement que celui qui désire un changement doit essayer de le faire de l’extérieur. L’esprit a été moulé, et la répression fait peur. La culture de la crainte et de la double morale laissent leurs traces.

Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


Cette information a été transmise par téléphone, puisque le gouvernement de Cuba ne permet pas l'accès privé à Internet aux citoyens cubains.
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