CUBANET

22 mai, 2002



Lettre ouverte à James Carter


LA HAVANE, le 16 mai (Reinaldo Cosano Alén) – Cher Monsieur Carter :

Il serait lamentable, puisque vous nous honorez avec votre présence dans notre Patrie, que vous vous en alliez sans l’opportunité d’avoir une vision beaucoup plus large de la réalité cubaine que celle qu’on vous a sûrement présentée jusqu’à présent.

Nous comprenons que votre programme serré pour ces jours bien courts de séjour à Cuba ne vous permettent pas de disposer de tout le temps nécessaire pour connaître de près toutes les facettes de la complexe situation politique, économique et sociale que vit aujourd’hui le peuple cubain.

Pour cela nous avons prétendu, depuis notre modeste position de lutteurs pour la démocratie et connaissant votre illustre condition de démocrate et paradigme de la démocratie, vous faire connaître la vie et les objectifs d’une partie généralement moins connue, bien que majoritaire, de l’opposition cubaine.

Dans les prisons cubaines on garde injustement et arbitrairement pour des motifs politiques des centaines de frères et compatriotes. Parmi eux, et comme résultat de la plus récente vague répressive des autorités contre les opposants pacifiques, dix activistes et membres de la Fondation Cubaine des Droits de l’Homme, avec à leur tête leur leader l’avocat aveugle Juan Carlos González Leyva, qui attendent depuis le 4 mars dernier d’être condamnés par un tribunal à de longues années d’internement, après avoir effectué une manifestation de protestation civique dans la province de Ciego de Ávila contre les abus du gouvernement castriste.

Onze autres défenseurs actifs des droits de l’homme, quelques-uns d’entre eux leaders d’organisations et partis d’opposition, comme le président du Mouvement 24 de febrero, Leonardo Bruzón Ávila, sont des prisonniers politiques victimes de l’intolérance officielle du régime de La Havane, pour avoir effectué des manifestations publiques contestataires et pacifiques.

Aucun de ces frères ne sera jugé pour prétendre à des changements sociaux et politiques selon des formules basées sur des lois castristes, même celles qui sont constitutionnelles, préparées par un régime qui a eu le soin de NE PERMETTRE AUCUNE OUVERTURE LEGALE, bien qu’il s’efforce de démontrer que cela existe, mais sans aucun doute impraticable et impossible.

Les opposants que nous avons mentionnés ont été les fondateurs de la vie civile indépendante. Dans des endroits distants de la géographie insulaire ils ont fait grandir notre société civile, en créant partout des bibliothèques et agences de presse alternatives et, en leur temps, ont abandonné l’idée infortunée de chercher une voie vers la démocratie dans une ouverture légale d’un gouvernement qui n’a même pas pendant tant d’années de requêtes en suivant les lois établies, accepté de reconnaître légalement une seule association contestataire.

Comme eux, nous sommes nombreux ceux qui à Cuba et dans l’exil fécond avons la certitude qu’une voie effective pour affaiblir ce régime et atteindre la vraie démocratie, est la promotion d’actions de résistance civique, même si elles sont pacifiques, qui mobilisent de larges secteurs, ainsi qu’en dénonçant dans des réunions internationales, des organisations et gouvernements du monde libre, les flagrantes violations des droits de l’homme du peuple cubain.

Pour ces raisons nous avons peur que vous, Mr. Carter, dans votre désir bien intentionné d’aider notre peuple dans son chemin vers la liberté, et en appréciant les nuances de votre parcours bref et limité dans le spectre politique alternatif cubain, mené sans que vous vous en rendiez compte pour vous inroduire dans une posture irréelle qui dénature la réalité de l’opposition et de la société civile cubaine, en ignorant les positions d’un secteur large et majoritaire de celle-ci.

Permettez mois de vous rappeler, parmi tant d’autres cubains dignes, les auteurs du document "La Patrie appartient à tous", et que le mot "TOUS" devrait signifier, qu’il inclue le peuple, l’opposition et la société civile. Précisément pour en être les auteurs et pour l’avoir diffusé, ces dignes cubains ont été des prisonniers politiques, comme également le médecin Oscar Elías Biscet, encore incarcéré dans une des prisons de Castro pour avoir participé à des actes civiques de résistance.

Pourquoi tout parier sur un seul cheval qui n’a jamais gagné de course, ou encore pire, qui a déjà perdu sa course ? Il faut se souvenir que cette même tentative, les mêmes méthodes et les même objectifs ont été bafoués par le gouvernement en 1996, pendant les jours glorieux de Concilio Cubano.

Il ne faut pas tenir compte seulement des points de vue d’un secteur modéré et socialiste de la dissidence. Il en existe un autre beaucoup plus large, majoritaire et radical, qui présente des initiatives d’action civique et contestataire pro démocratie, comme la PLATEFORME DE RESISTANCE CIVIQUE DE L’OPPOSITION, qui ont des positions communes et viables d’organisations à Cuba et dans l’exil, avec l’objectif de réanimer l’activisme pour la démocratie, pour le développement de la société civile par la stimulation d’actions de résistance civique et désobéissance, et favorisant la promotion de projets comme le Projet de Bibliothèques Démocratiques Indépendantes, l’Assemblée pour Promouvoir la Société Civile à Cuba, parmi d’autres.

Nous aspirons à arriver à la dérogation de la Constitution Communiste de 1976, le Code Pénal, la soi-disant Loi de la Protection de la Souveraineté Nationale et de l’Economie de Cuba (Loi Bâillon) et autres instruments apparemment légaux qui prétendent ingénument utiliser d’autres concitoyens pour faire tomber le régime.

Nous voulons former un Comité de Représentation d’Opposition Nationale, qui garantisse l’échange entre la plus grande partie possible du spectre politique alternatif cubain et des personnalités, organisations et institutions du monde libre, avec la perspective de favoriser le rapprochement entre les Cubains de l’intérieur et à l’extérieur de l’Ile, ainsi que le contact direct entre le peuple cubain et celui des pays qui font partie de la communauté démocratique internationale.

Que notre message arrive jusqu’à vous, avec le désir que vous continuiez à jouir d’une excellente santé comme jusqu’à présent, avec l’aide de Dieu, et que vous ayez beaucoup de succès dans vos buts louables.

Salutations cordiales:

Professeur Reinaldo Cosano Alén, Président (P.S:R) de la Fondation Cubaine de Droits de l’Homme et Président de la Coalition Démocratique Cubaine.

Traduction: Genevieve Tejera

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