Où les
livres sont contrôlés
Tania Díaz Castro
LA HAVANE, mai (www.cubanet.org) - Nous nous souvenons tous de la réponse
donnée par Castro lui-même pendant le procès de Moncada,
quand on lui a posé des questions sur un livre avec un texte de Vladimir
Ilich Lénine, dont le propriétaire était Abel Santamaría.
Dune manière ferme et sûre, Castro répondit : "Nous
lisons tout genre de livres. Celui qui na jamais été intéressé
par la littérature socialiste est un ignorant".
On sait de plus quune des lectures préférées de
Castro en prison fut LEtat et la Révolution, car il a même
signalé en plusieurs occasions que de ce livre il a extrait ses méthodes
politiques, sa stratégie. Y avait-il sous la dictature de Fulgencio
Batista la liberté de lire tout genre de livres ?
Aujourdhui elle est bien différente la réalité de
Cuba. Castro se maintient au pouvoir depuis 43 ans, et pendant tout ce temps
nous les Cubains navons pas eu la liberté de lire tout genre de
livres.
Par exemple, dans aucune foire organisée par lEtat, dans aucune
librairie on na vu un seul livre de Carlos Alberto Montaner, prestigieux
intellectuel cubain exilé en Espagne. Encore moins le livre Otages de
Castro, de lex prisonnier politique planté Ernesto Díaz Rodríguez;
ni Barbarie, du docteur Alberto Fibla. Et aucun livre non plus écrits par
le docteur Ricardo Bofill Pagés, Reinaldo Bragado, Zoe Valdés,
Belkis Cuza Malé, Heberto Padilla, Guillermo Cabrera Infante...
Le 30 avril dernier on a fait connaître le projet détat
Bibliothèque Familiale, pendant linauguration de limprimerie
Alejo Carpentier, comme contrepartie de cet autre projet de lopposition
nommé Bibliothèques Indépendantes, qui a déjà
des dizaines de maisons dans toute lîle et des milliers de volumes à
la disposition de tous, quelque chose qui a causé un vrai impact social,
parce que dans chacune de ces bibliothèques ont peut emprunter nimporte
quel genre de livres, malgré le harcèlement et la répression
dont ont souffert les bibliothécaires indépendants de la part de lEtat.
Pendant la Table Ronde de la télévision cubaine où on a
parlé de limprimerie Alejo Carpentier, plusieurs écrivains
officiels entouraient le mandataire politique. Le narrateur Eduardo Heras León,
marginalisé pendant des années pour son livre Les pas sur lherbe,
et le poète Miguel Barnet, mal vu pendant de très longues années
par les dirigeants, furent convoqués pour soutenir la politique du régime,
les mêmes qui leur ont imposé le plus cruel des ostracismes, quils
ont semble-t-il oublié.
Traduction: Genevieve Tejera
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