Eboulement
dans le Centre de La Havane : vingt et un adultes et quatre enfants sans espoir
LA HAVANE, le 24 octobre (Jorge Alberto Aguiar, Grupo Decoro /
www.cubanet.org) – Sept familles, au nombre total de 25 personnes (parmi
elles une petite fille de huit ans malade d’hépatite et trois autres
mineurs), vivent les unes sur les autres depuis 42 jours dans de très
mauvaises conditions, sans que les autorités ne trouvent de solution
satisfaisante à leurs problèmes et leur besoin de logement
particulier.
L’immeuble où habitaient ces familles s’est écroulé
le 10 septembre. Il se trouvait dans la rue Belascoaín 206 entre Neptuno
et Concordia, dans la municipalité de la capitale Centro Habana.
Depuis l’éboulement, une des familles, composées de sept
adultes et trois enfants habitent dans un local sans bains ni cuisine, et ont du
occuper une partie du portail sur le trottoir de la rue Belascoaín. Les
six autres familles ont été logées dans l’ancienne
boutique La Sorpresa, située au coin de Belascoaín et Neptuno.
Toutes ces personnes, affectées de façon matérielle, émotionnelle
et psychologique, ont été voir les gouvernements municipal et
provincial pour chercher une solution qui n’arrive pas à se concrétiser.
Ils ont aussi demandé de l’aide au directeur municipal du logement,
au délégué de circonscription du Pouvoir Populaire, à
la présidente du Conseil du Quartier de Cayo Hueso, au vice-président
du Pouvoir Populaire et à la délégation provinciale du
Parti Communiste, selon les déclarations des personnes affectées.
On a assigné à ces sept familles des maisons à bas prix
dans le quartier Cruz de Piedra, dans la municipalité La Lisa, mais après
que quelques-unes d’entre elles se soient transférées à
l’endroit en question elles ont décidé de rentrer parce que là-bas
les conditions étaient pires, avec en plus l’éloignement qui
s’ajoute au très mauvais service du transport public, comme elles
ont indiqué à ce reporter.
Quelques-unes des personnes interviewées ont été d’accord
pour dire qu’il est lamentable que le jeune Yamil Parada, 23 ans, ait perdu
la vie début octobre quand il essayait de récupérer
quelques matériaux de construction dans les décombres de l’éboulement.
La situation de ces familles s’est aggravée quand, après
l’écroulement, il y a eu un accident de la circulation qui a projeté
une automobile contre le local où elles se logent. L’impact a détruit
une partie de la façade. Cet incident a aussi été rapporté
par les sinistrés au délégué du Pouvoir Populaire,
qui a promis d’envoyer une brigade pour réparer les dommages, mais
ils n’ont encore pas reçu d’aide. L’accident a eu lieu il
y a plus de dix jours.
La famille de la petite fille de huit ans (dont les parents ont demandé
que leur nom ne soit pas donné) est la plus affectée, avec des
pertes matérielles considérables. Le père a indiqué
: "Notre fille a sauvé sa vie parce qu’à ce moment là
nous étions à l’hôpital".
L’opinion des 25 sinistrés, qui maintenant habitent dans des
locaux manquant d’aération et de lumière adéquates, se
résume dans une lettre qu’ils ont écrite sans destinataire spécifique
dans le but de l’envoyer à quelque autre autorité.
Dans l’un des paragraphes de cette note on lit : "Cher camarade,
par ce moyen, nous, habitants et victimes de ce que fut le bâtiment situé
à Belascoaín 206, entre Neptuno et Concordia, nous nos dirigeons à
vous, votre instance, parce que nous avons été l’objet de
tromperies et de manipulations de la part des fonctionnaires, à qui à
des niveaux différents avons indiqué notre situation grave et pénible,
pour cela nous considérons que la conduite menée jusqu’à
ce moment ne correspond pas avec l’éthique de responsabilité
qu’assume le gouvernement dans des cas comme ceux-ci".
Ensuite ils racontent minutieusement leurs démarches et gestions pour
solutionner, selon eux, ce qui aurait pu être évité à
temps.
La situation actuelle de ces 25 personnes est, comme a dit l’un d’entre
eux, "pénible et désespérée".
Traduction: Genevieve Tejera
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