Les clandestins
Mario J. Viera González, Agence Cuba-Verdad
LA HAVANE, le 6 août Avant 1959 il y avait une cafétéria
d'un strict sérieux commercial au coin de la rue 10 octobre et de
l'avenue Acosta dans le quartier de La Vibora. Dans cet endroit se trouvait également
le terminus des bus 25. On y prenait un bon café, on y servait de bons
verres, en on y mangeait un délicieux sandwich de fromage et jambon
auquel il ne manquait pas un gramme et auquel on n'ajoutait aucun produit adultéré.
Ensuite est venue la révolution, et est venu le socialisme et est
venue l'"offensive révolutionnaire" de 1968, et tous les
commerces se socialisèrent, et s'est terminé pour toujours le
strict sérieux commercial.
Dans la cafétéria de Acosta et 10 octobre, qui avant
s'appelait et s'appelle La Conferencia, le bon café s'est terminé
et on n'a plus vu les sandwiches auxquels il ne manquait pas un gramme de poids
et auxquels on n'ajoutait pas de produits adultérés.
Avant, La Conferencia était un lieu agréable avec des employés
prévenants et efficaces. Ensuite, quand elle est passée aux "mains
du peuple", des employés d'aspect hirsute et toujours de mauvaise
humeur s'occupaient du public de la veille cafétéria. La
Conferencia palissait après chaque "reforme" que la Direction
de Gastronomie lui faisait, jusqu'à terminer en la convertissant en une
grande salle vide où l'on offre des produits de la plus mauvaise qualité,
et on escroque gracieusement le consommateur.
La Conferencia est un bon symbole du socialisme.
Maintenant, au lieu de son nom traditionnel, il y en a qui proposent que La
Conferencia s'appelle "La Tupamaro".
"Tupamaro". C'est comment les Cubains appellent une cigarette de
fabrication clandestine, de très mauvaise qualité, que font
quelques-uns une avec de bonnes connections avec les usines pour pouvoir présenter
le produit infâme sous le déguisement du papier et des paquets
d'origine et qui affichent la marque "Popular" et les font passer
comme si c'était les cigarettes légitimes.
Le sobriquet de Tupamaros qui est donné à ces cigarettes vient
du nom des terroristes clandestins qui se sont fait connaître en Amérique
du Sud, et les Tupamaros sont les cigarettes qui sont le plus vendues par les
employés de La Conferencia pour garder une bonne partie des 7 pesos que
les consommateurs crédules paient pour ce qu'ils croient être un
paquet de cigarettes d'usine.
Cela peut seulement arriver dans une des désastreuses "unités
de gastronomie" administrées par l'Etat, et avec du personnel mal
payé. Cependant, le gouvernement dépense l'argent du peuple en
payant un salaire à une meute d'inspecteurs qui harcèlent et
acculent les petits commerces particuliers qui doivent par nécessité
offrir de la qualité et un bon service, puisqu'ils sont soumis à
la concurrence. Mais les inspecteurs sont aveugles avec les établissements
de l'Etat où, avec le manque d'hygiène et le mauvais traitement,
on escroque les consommateurs.
A La Conferencia, ou plutôt La Tupamaro, il y a un manque de respect
olympique envers les consommateurs. Là, pour les 10 boites de cigarettes
qui se vendent, au moins 6 sont des Tupamaros. Cela tout le monde le sait et
malgré tout, la meute d'inspecteurs qui sont payés avec l'argent
du peuple ne fait rien pour arrêter l'escroquerie, le manque d'hygiène
et le mauvais traitement envers les consommateurs présents à La
Tupamaro.
Mais, malheureusement, à Cuba le socialisme règne et sous le
socialisme avec la Helms-Burton ou sans la Helms-Burton règnent
la camelote, la médiocrité et l'art de vivre de mensonges. La
Conference est un symbole du socialisme.
Traduction: Genevieve Tejera
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