CUBANET

10 août 1999



Le télécopieur reçoit

Manuel David Orrio, CPI-CubaNet

LA HAVANE, le 9 août – Depuis qu'il a été installé le 22 juillet dernier, le télécopieur de ce journaliste reçoit des messages au rythme d'un par jour plus ou moins. Ils arrivent à La Havane depuis le Canada, l'Espagne et les Etats-Unis, l'Allemagne et la Suède, le Venezuela et de Cuba même, d'où un farceur m'a dédié une page noire. Il dit s'appeler Adriano Marichal: il est supposé transmettre depuis une île perdue dans l'Océan Pacifique, qui s'appelle Nauru. Il a seulement commis une petite erreur : selon le petit papier, l'heure de Nauru est la même que celle de Cuba. Mon épouse pense que derrière Adriano Marichal se cachent les "jeunes gens" de la Sûreté de l'Etat.

Qu'on vous envoie une page noire, qui est en fait une photocopie d'une feuille de papier carbone, peut signifier deux choses. Depuis une blague jusqu'à l'avertissement de la "boule noire", façon dont les pirates du roman L'île au Trésor informaient d'une condamnation à mort. Aie, "jeunes gens" ! Pour cette année, les prêtres de Ifa ont pronostiqué : "Orrio Iré; le mal qu'ils feront, en bien sera converti…"

Ayant terminé la phase de tests et d'apprentissage d'un équipement post-moderne dans le territoire du haché de soja, le télécopieur a été installé au (537) 70 1890, mon numéro de téléphone traditionnel. En passant, je vous informe de ma nouvelle adresse : Zanja 256, Apto. 6 entre Lealtad y Campanaro, La Havane, 10200.

En ce qui concerne la poste, vous pouvez continuer à envoyer la correspondance à l'adresse de Requena, ou si vous voulez à la nouvelle. Mais je vous donne l'adresse de ma résidence actuelle puisque deux correspondants de fax m'ont avisé qu'ils viendront bientôt à Cuba et voudraient me connaître personnellement. Ce sera un plaisir ; ici j'ai reçu même des étrangers défenseurs de Fidel Castro. A cet effet, les portes de ma maison sont ouvertes pour tous.

Si Dieu peut convaincre les autorités illustres du pays pour qu'ils m'accordent la célèbre carte blanche, je pense que cet automne j'irai en Suède, en Allemagne, Espagne et peut-être aux Etats-Unis. Je le dis des maintenant pour que les bons comptes fassent les bons amis : si je sors je rentre. Il y a deux mois circulait une rumeur mystérieuse, selon laquelle on ne m'autoriserait pas à rentrer à Cuba si on me laissait partir, ce qui est absolument sans fondement si l'on se base sur l'expérience d'autres dissidents ou journalistes indépendants qui ont voyagé à l'étranger. Des amis qui sont résidents de l'île estiment que cette rumeur a eu pour but de décourager mes amphitryons : s'il en est ainsi, le but n'a pas été atteint. Mais, si pour une raison absurde, on m'empêche de revenir, affrétez un avion, remplissez-le de journalistes et réservez-moi une place, pour voir qui me dit à l'Aéroport José Marti que je ne peux pas rentrer dans ma patrie, celle de tous.

Je n'oublie pas un accusé de réception plus personnel. Pour l'instant, sans compter ceux qui m'ont demandé la discrétion, j'ai des messages de Gloria Chibás, María Díaz, Carlos A. Sotuyo, El Guajiro Roquero, Manuel Barba, Gladys Pérez, José Luis Vázquez et un ami oriental très blagueur qui s'appelle Diosmel Rodríguez. Miriam García Chávez, mon cher Lalo, envoies-moi donc ton numéro de fax ! J'ajoute Israel d'Allemagne et Roberto de New York.

Roberto m'a en plus posé des questions et j'en voudrais partager les réponses. Pourquoi le gouvernement de Fidel Castro vend-il des fax malgré le risque de liberté que cela signifie pour lui ?

Outre ce qui est signalé dans un "fax indépendant", on doit ajouter un fait indicatif du processus qui a lieu dans cette Cuba de haché de soja et de stratification croissante dans les revenus de la population. Selon les chiffres officiels, il se vend tous les ans dans les magasins en dollars plus de 700 mille articles électroménagers, donnée qui prouve le grade de saturation de la demande qui oblige à passer à des ventes de matériel plus complexe, qui répond déjà à des besoins humains plus subtils, sous peine de ne pas percevoir des petits dollars. Cette tendance a à peine commencé. Mais il est prévisible qu'elle augmentera, et il serait bénéfique que le gouvernement des Etats-Unis en prenne note. Si l'on vend à la population du matériel de communication à vocation libertaire prouvée, il faut analyser la possibilité d'une augmentation de la limite des envois d'argent des Etats-Unis vers Cuba, ou au moins la mise en pratique d'une méthode qui rende possible la vente massive d'équipement de fax, en comptant que les familles et amis résidant dans le dit pays financent ces achats. Par exemple : on pourrait autoriser l'envoi sans permis d'argent pour acheter l'équipement, s'il l'on peut justifier que l'expéditeur l'envoie à cet effet, ce qui est facile : il suffit que le bénéficiaire cubain lui envoie par retour de fax une photocopie de certificat de propriété. Selon mon opinion, et en considérant les prix de Cuba, un budget de 400 dollars est plus que ce qu'il faut pour acquérir ce matériel et avec un bon stock de papier.

La proposition est faite. Il faut maintenant voir qui relève le défi.


Traduction: Genevieve Tejera

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