CUBANET

1er AVRIL, 1999


Se soigner avec des médicaments à Cuba

Par Lázaro Raúl González, le paysan de Herradura

HERRADURA, mars - Arturo s'est senti mal dernièrement. Il a mal à la tête et le cou, il a des nausées et de la faiblesse. Mais ce qui le dérange le plus ce sont les étourdissements terribles. Il sent qu'il va s'évanouir s'il se couche, s'il se lève, s'il se baisse ou s'il se met debout. Malgré son état déplorable, il n'a pas cessé de travailler. Ses voisins lui ont conseillé qu'il aille voir un médecin, mais le bonhomme, comme tout paysan, s'est montré rétif à le faire.

Heureusement il a rencontré ce matin un médecin ami chez un parent. Arturo lui a raconté son malaise et le médecin lui a ordonné le repos, lui a dit de prendre une aspirine toutes les 8 heures et un gravinol toutes les 6 heures. En vérité le traitement ne pouvait pas être plus simple.

Comme un somnambule, accompagné de ses nausées, le bon homme est parti á la pharmacie en espérant résoudre son problème. La au contraire son illusion s'est évanouie. L'employée de la pharmacie lui informa, en l'envoyant promener, qu' "il n'y a pas de gravinol". Pour l'homme qui souffrait déjà, cette nouvelle fut un knock-out psychologique. Il dut s'asseoir sur le bord du trottoir en face pour que la nouvelle nausée se passe. Bien que Arturito ne soit pas trop versé en sujet de médecine, il comprenait que le gravinol était, clairement, le plus important des trois choses que son ami lui avait conseillé.

Les gens passent et s'intéressent aimablement pour la santé d'Arturo. Il répond à voix basse, car en vérité il se sent assez mal. Quelques uns lui conseillent qu'il fasse bouillir des racines d'anamou, d'autres lui recommandent des graines d'anacardier, et enfin ils lui conseillent la ceiba;. Pendant qu'il écoute les gens, Arturo a assez d'énergie pour raconter ce qui se passe à la pharmacie. De 11 personnes qui y sont entrées, seulement deux en sont sortis avec des médicaments dans les mains, puisqu'il n'y a même pas de papier pour les envelopper. Cependant il a vu des bouteilles, des boites et des paquets de pastilles sur les rayons.

"Pour quoi sont-ils là?" a-t-il pensé. Comme toute autre personne du village, il savait qu'ici il n'y avait pas d'antibiotiques, anti-inflammatoires, anti-conceptifs ni anti quoi que ce soit que puisse attraper les gens de Herradura. "Ce sont là par hasard les médicaments pour esquimaux ou indiens araucaniens ?"

Arturo, en pensant vérifier quelque chose, prit de l'énergie et s'approcha lentement. Il ferma les yeux pour mieux laisser passer le mal de coeur et un peu à tatons entra de nouveau dans la pharmacie.

"Camarade, quand viendra le gravinol?" demanda-t-il comme s'il était ivre.

"Eh bien", répondit la personne interrogée, "il fait défaut. Il n'est pas venu les trois ou quatre dernières fois que des médicaments sont venus. Il faudra attendre jusquà la semaine prochaine... pour voir s'il vient!"

Sans énergie pour répondre , Arturo s'en alla, dérouté. Il se sentait si mal qu'il pensa:

"Je serai toujours vivant la semaine prochaine?"

De toutes facons, de retour chez lui, il arracha des plantes d'anamou, en espérant profiter, sans aucun doute, de l'expérience millenaire de quelque guru siboney.


Traduction: Genevieve Tejera

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