CUBANET

29 AVRIL, 1999


Dis-moi qui te soutient et je te dirai qui tu es

par Mario J. Viera, Agence Cuba Vérité

LA HAVANE, avril - Dans son édition du 24 avril, Granma, organe officiel du Parti Communiste de Cuba, minimise les résultats du vote de la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies qui a approuvé une motion de censure envers le gouvernement du docteur Castro. En qualifiant de "résultats déshonorants" le revers diplomatique que la délégation cubaine a reçu à Genève, Granma affirme que bien que les Etat Unis aient exercé "les pressions les plus fortes et les plus grossières " sur les représentants des états du Tiers Monde qui - selon le commentaire du quotidien serviteur inconditionnel du gouvernement-"se résistaient à obéir à leurs ordres, le vote se décida par un vote seulement à faveur de la motion".

Comme on sait déjà, la motion de censure tchèque envers La Havane, patronnée également par la Pologne - deux pays d'Europe Orientale qui ont connu dans leur propre chair les "vertus du communisme" -- a été approuvée par 21 voix pour, 20 contre et 12 abstentions. Si nous nous en rapportons seulement à ce que les numéros semblent dire, il faudrait être d'accord avec l'opinion de Granma, et considérer que les résultats n'ont pas été catégoriques, puisque la différence n'a été que d'une voix pour.

Malgré cela, il existe une différence qualitative très significative entre les 21 votes émis en faveur de la motion et les 20 qui l'ont repoussée. Dans le premier groupe de votes, il y a des pays avec une longue tradition démocratique et d'autres qui ont commencé la vie démocratique avec plus ou moins de succès. Le second groupe, ceux qui ont voté contre, est formé d'une majorité de pays avec des gouvernements qui possèdent un record élevé de violations des droits de l'homme.

Selon Granma, "l'immense majorité des délégués qui prirent la parole pour expliquer leur vote, ont été ceux qui le firent contre la motion anti-cubaine", et souligne parmi ceux-ci l'envoyé de Chine, qui "d'une façon spéciale défendit Cuba et dénonça le texte comme une ingérence dans les affaires internes de l'île". Bien sûr, cette position de la Chine est tout à fait en accord avec sa politique traditionnelle de dédain pour les droits de l'homme de ses citoyens. On a encore bien en mémoire le souvenir de la boucherie atroce que le gouvernement chinois effectua sur la Place Tiennamen pour écraser avec des tanks des centaines d'étudiants qui effectuaient une manifestation de protestation non violente.

"Le Mexique, -- signale Granma - sans aucune crainte, a prononcé une déclaration vaillante et expressive". Le représentant du parti qui détient le pouvoir depuis le plus de temps dans un état d'Amérique Latine, a peut-être omis dans son panégyrique à faveur de son ami et associé traditionnel des Antilles les cacas mexicains au sujet des guérillas de Chiapas, les corruptions électorales et administratives qui ont caractérisé le PRI le long des 70 années de gouvernement, et très probablement a oublié de mentionner le massacre de la Place de Tlatelouco, à Mexico, le 2 octobre 1968, quand la police mexicaine a donné la mort à un groupe important d'étudiants.

" Les phrases dignes des envoyés du Venezuela et de Qatar", sont ces deux dernières nations citées par Granma comme gouvernements du Tiers Monde qui ont voté contre la motion qui finalement est arrivée à être approuvée. Du Venezuela on ne peut rien dire. A Genève celui qui parla est le représentant du putschiste frustré et apprentis sorcier totalitaire Hugo Chávez. On ne prétend rien. Qatar est autre chose, et sérieuse en vérité.

Comme gouvernement violateur des droits de l'homme, celui de Qatar n'a rien à envier à l'autre associé du vote, Boutan, qui vote toujours à faveur de ce qui bénéficie au gouvernement de Cuba, comme le Soudan, le Congo et l'ancien Zaïre (les TRD du Congo). On dirait que le diable les élève et eux tout seuls s'assemblent.

Ces "perles", avec l'exception de l'Afrique du Sud et du Cap Vert, qui ont donné leur appui au gouvernement de La Havane, sont la crème et le beurre des déprédateurs des droits de l'homme, et non pas les représentants d'un Tiers Monde qui contre les tyrans, les apprentis sorciers totalitaires, caudillos messianiques et petits rois despotes, essaient d'arriver à des succès démocratiques qui fassent valoir ce qu'il y a de plus cher dans la vie humaine, la liberté individuelle. Ces "musiciens aux bras croisés", comme les représente une caricature mal intentionnée de Juventud Rebelde, ne sont pas les meilleurs représentants du Tiers Monde, mais sont les plus remarquables par leur sauvagerie pour que le Tiers Monde continue à être comme il est : un monde de pauvreté, un monde dépourvu de droits élémentaires pour ses citoyens.

Non, le gouvernement de Cuba ne devrait pas se sentir orgueilleux d'avoir l'appui diplomatique de régimes comme celui des Congos, de Tunisie, Ruanda, Soudan, Chine, Indonésie et Boutan ou Qatar (quelle paire de pattes pour une table de tortures !). Non, le gouvernement de Cuba ne devrait pas oublier le refrain qui dit : "dis-moi qui tu fréquentes et je te dirai qui tu es". Et dans le cas des derniers votes de la Commission des Droits de l'Homme des Nations Unies, l'expression pourrait prendre une autre forme plus appropriée : " dis-moi qui te soutient et je te dirai qui tu es".


Traduction: Genevieve Tejera

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