CUBANET

6 décembre 1999



Le logement Cuba, un problème sérieux

Maître Oscar Espinosa Chepe, Cuba Press

LA HAVANE, décembre – Monsieur Carlos Lage, vice-président du Conseil d’Etat, en terminant une réunion nationale de présidents municipaux du Pouvoir Populaire en septembre, a signalé parmi les problèmes les plus sérieux auxquels le pays fait face le bas niveau d’investissements dans le logement, auquel s’ajoute l’absence prolongée de son entretien. Ces facteurs ont provoqué une grande crise dans cet aspect important de l’économie et de la société cubaines.

Une preuve de l’antérieur s’est produite quelques semaines après lorsque les provinces havanaises ont été fouettées par l’ouragan Irène, phénomène météorologique de basse intensité, qui a affecté 28.066 logements dans toute l’île, avec 730 effondrements totals. Ceci a provoqué de nouveau que des dizaines de milles de personnes aient perdu leurs maisons et possessions: une situation qui n’aurait pas été crée ou aurait été moindre, si les bâtiments avaient été en condition de faire face à l’inclémence de la tourmente.

Ce panorama n’est pas nouveau. Granma, l’organe officiel du Comité Central du Parti Communiste de Cuba, signalait en mai 1997 qu’à La Havane «près de la moitié de ses 560.000 logements ont un état technique classifié comme moyen ou mauvais. Près de 60.000 sont irrécupérables et devront être démolis. Il y en a 75.000 avec étayages et un nombre supérieur à 7.800 attendant l’étayage, parmi eux 4.000 en état critique». et il ajoute: «Entre 1993 et 1996 se sont produits 5.381 éboulements partiels ou totals», ce qui signifie que comme moyenne, dans ce laps de temps il y eut 3,6 éboulements quotidiens dans la capitale.

Dans un autre endroit du même article, Granma exposait: «Et si le cadre provincial est dur, il est beaucoup plus grave dans les municipalités Havane Centre, la Vieille Havane, 10 Octobre et Cerro, qui sont les plus densément peuplés, avec 49 % de ses logements en mauvais état et 34% en état moyen…»

L’entretien des logements à La Havane et le reste du pays ne s’est pas amélioré depuis l’information citée, ce qui peut être apprécié facilement avec un seul parcours dans les rues de n’importe quelle ville. Excepté quelques zones touristiques, et d’autres où on a mené à bien des plans limités de réhabilitation, la détérioration a augmenté comme conséquence de l’abandon et de l’impossibilité d’obtenir des matériaux de réparation par l’immense majorité du peuple, surtout les citoyens sans accès aux dollars.

Si l’entretien est grandement déficient, la construction de nouveaux espaces d’habitation est aussi très limitée. Il est évident que le projet de construire 400.000 unités entre 1996-2000 ne sera pas accompli, en tenant compte que pendant les années 1996-1999 le nombre de logements construits sera d’environ 200.000, auquel il faut ajouter que pour les construire il a été utilisé des matériaux de faible qualité.

Dans la ville de La Havane, dans la période 1997-1999, on a terminé seulement 14.000 logements: en 1997 on a terminé 6.555, en 1998 un total de 4.530 et en 1999 on arrivera à 3.700 selon des estimations officielles. On observe une tendance claire à la diminution ce qui contraste avec les immeubles luxueux pour étrangers terminés ou en construction, situés dans les quartiers résidentiels.

En réalité, les problèmes du logement à Cuba ne sont pas nouveaux. Bien avant de l’arrivée de la dite «période spéciale», l’entretien était grandement déficient et la construction de nouveaux foyers était bien loin de satisfaire les nécessités de la population, et c’est pourquoi aujourd’hui on récolte les fruits de tant d’années de négligence dans le contexte de la grave crise prévalante.

En plus, il n’est pas vrai que dans la période antérieure à 1989 il n’y avait pas de ressources suffisantes pour mener à bien des plans acceptables de construction et de conservation de logements adéquats. En réalité, à cette activité, on n’a jamais donné la priorité due, en déviant les efforts et ressources vers des œuvres qui dans de nombreux cas terminèrent en échecs lamentables.

Rappelez-vous, parmi d’autres, le programme des célèbres tunnels à but militaire pour défendre la nation d’un ennemi qui n’est jamais arrivé. On fit peut-être des milliers de kilomètres dans le sous-sol des villes principales, spécialement à La Havane, où on a enterré des volumes incalculables de ressources en matériel et énergie humaine sans aucune utilité.

Le manque de logement instigue des problèmes sociaux innombrables. L’entassement de plusieurs générations dans de petits espaces conspire contre la solidité de la famille et de nombreuses tragédies sont arrivées à cause du manque d’intimité et de la promiscuité qui existe dans beaucoup de foyers.

Les taux élevés de divorce et les tendances vers la marginalisation de secteurs considérables de la population, avec d’autres facteurs négatifs agissant, sont en partie dus à la grave crise de logement. Un drame qui n’a aucune possibilité de solution dans les conditions actuelles. On peut même affirmer que les perspectives sont l’aggravation, avec son chargement de souffrances et de malheurs pour la nation cubaine.


Traduction: Genevieve Tejera

[ NOUVELLES ]


CubaNet ne demande pas l'exclusivité à ses collaborateurs et autorise la reproduction de ces articles, à condition de l'identifier comme en étant la source.

SECCIONES

NOTICIAS
...Prensa Independiente
...Prensa Internacional
...Prensa Gubernamental

OTROS IDIOMAS
...Inglés
...Alemán
...Francés

INDEPENDIENTES
...Cooperativas Agrícolas
...Movimiento Sindical
...Bibliotecas
...MCL
...Ayuno

DEL LECTOR
...Cartas
...Debate
...Opinión

BUSQUEDAS
...Archivos
...Búsquedas
...Documentos
...Enlaces

CULTURA
...Artes Plásticas
...Fotos de Cuba
...Anillas de Tabaco

CUBANET
...Semanario
...Quiénes Somos
...Informe 1998
...Correo Electrónico


CubaNet News, Inc.
145 Madeira Ave, Suite 207
Coral Gables, FL 33134
(305) 774-1887