Les deux La Havane
Zoimara Menendez Simeon, Groupe de Travail Decoro
LA HAVANE, décembre Dans une rue de ma chère La Havane passait une certaine voiture, de marque Volvo, dernier modèle, de celles que lon voit seulement dans les films et les revues. A lintérieur il y avit un homme denviron 50 ans accompagné
dune jeune personne qui navait pas 20 ans. Le monsieur était occupé à lutter avec les fondrières, qui de façon persistante ornent la rue en question. Ce travail lobligeait à aller lentement et quelques fois même à sarrêter.
Pendant ce temps, la jeune personne commença à contempler par la fenêtre tout notre environnement quotidien, comme en voulant dialoguer avec ce monde si distant et si diffèrent delle. Peut-être se demandait-elle comment il était possible quune
ville aussi belle aie des endroits aussi oubliés, en si mauvais état.
Je mincline à penser à cette ligne dobservation réversible qui sest établie entre son regard vers lextérieur et le regard de nimporte quel voisin vers lintérieur. Quels sentiments aussi disparates courraient dans lesprit
des deux. Lun pour sentir de près tout un luxe quil croit irréel pour un Cubain, lautre pour sentir autant dhumilité dans un être semblable à elle.
La rue était pleine dédifices anciens, qui peut-être conservaient sur leurs murs la peinture qui les a vêtus depuis le début. Quelques-uns uns donnaient le témoignage de lexistence de balcons en une autre époque, mais qui pour un motif
ou un autre ny sont plus, il en restait seulement le souvenir. Dautres montraient lévidence quils se trouvaient là seulement grâce à la présence de planches qui les soutiennent pour quils ne puissent pas arriver à leur objectif désiré
se reposer dune vie aussi longue. Ce dont ils pouvait jouir tous cétait dun arôme malodorant qui les inondait et prenait possession de tout lespace quils occupent, à leurs pieds se trouvaient des jardins dordures, qui quotidiennement sont
distribués avec des déchets de toute nature, et qui leur donne un genre dabandon au milieu de notre belle ville.
La volvo, qui était peinte dun gris métallique, ne permettait aucun critique quant à la perfection de son soin. Ses pneus, qui trouvèrent un peu de saleté en roulant par-là, étaient dun brillant exubérant. Les sièges étaient
couverts dune manière élégante et discrète.
Cette voiture donnait un indice sur le genre de maison quauraient ses propriétaires. Ce serait une vraie résidence, une maison de deux étages, ou simplement un immeuble ultra moderne de Miramar. Elle aurait des jardins vrais, entourés de grilles fraîchement
peintes pour les maintenir en bon état. La rue naurait en aucun endroit de son extension un indice de mauvais traitement, cest-à-dire, ni ordures ni mauvaises odeurs, ni trous qui la fassent maudire par ceux qui la parcourent quotidiennement.
Qui pourrait simaginer que les deux endroits se trouvent lun de lautre à peu de distance, que les deux appartiennent à la même Havane, et que bien que ce nen ait pas lair, les deux apportent un peu de réalité à ce qui se vit
aujourdhui dans notre île. Chacun deu apporte ses propres expériences et caractéristiques, les deux servent à enchanter ou simplement à déconcerter ceux qui par hasard passent un jour dans leur espace.
Traduction: Genevieve Tejera
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