CUBANET

21 Mai, 1999


220 pesos d'amende à un adolescent pour être cubain

Par Reinaldo Cosano Alén

LA AVANE, mai – Très tôt un adolescent cubain ressent dans sa chair les rigueurs du système pour le "délit" d'être jeune et d'être cubain. Il a 16 ans. Son cas n'est pas exceptionnel.

Dangel Montero Macías, résident de la ville de Holguin, visitait la capitale de son pays et y fit la connaissance d'une adolescente, Marelys, et avec ces rêves, les grandes illusions de l'adolescence, qui ne peuvent tenir ni dans leurs têtes ni dans ce pays, décidèrent de se marier légalement. Mais pour se marier, y compris avec l'accord de ses parents, il était absolument nécessaire que le jeune Montero Macías soit « légal » dans son propre pays, puisque par des lois absurdes de la dictature, la loi appelée Loi d'Emigration Interne, aucun cubain ne pouvons bouger du morceau de territoire où nous sommes inscrits et rigoureusement contrôlés, si l'on ne fait pas auparavant une démarche compliquée, pénible, longue, chère et capricieuse, conçue pour que personne ne puisse faire un pas en dehors de l'espace étroit que par obligation nous piétinons.

Pire est la chose si l'on prétend s'en aller vers la capitale du pays, vers laquelle on ne peut arriver que parmi les vagues de dizaines de milliers, qui sont déménagés par le gouvernement et avec l'uniforme de policier.

Le jeune de notre histoire alla à Holguin, demanda pour raison de déménagement sa résiliation du fichier des consommateurs et du carnet de restrictions alimentaires. Il demanda également celle du Comité de Défense de la Révolution – il faut substituer révolution par dictature- ; aussi celle du bureau de la Carte d'Identité, pour en solliciter une nouvelle qui à La Havane ne lui sert à rien si ce n'est pour lui donner une amende et l'arrêter.

Il obtint en plus le transfert du fichier des adresses de son pâté de maisons. Ensuite, le transfert du Comité Militaire, où tout jeune homme, par loi, doit être inscrit quand il atteint 16 ans s'il est de sexe masculin.

Il eut presque un mois de démarches, exclusivement personnelles, sans pouvoir en déléguer à sa maman ou à un autre membre de sa famille, avec beaucoup de frais de timbres et de transport jusqu'à ce qu'enfin il put obtenir le transfert de Holguin.

Nous avons du subir un chemin de croix pareil dans ce processus de double avenue. On a aussi du passer par des démarches identiques à Guanabacoa, bien que plus compliquées. Une cohorte d'inspecteurs doit intervenir, parmi ceux-ci le Département d'Architecture, pour évaluer si l'immeuble est en bon état d'habitation. Ce qui est un paradoxe dans un pays où pour manque d'entretien, des bâtiments complets de même 15 et 20 étages s'écroulent presque quotidiennement.

Mais nous avons oublié le petit jeune de notre histoire vraie. Il a du vaincre des impositions privées de la capitale, et la même chose se passe par monts, plaines et villes de Cuba.

Mais si on a pu surmonter ce calvaire d'entraves et d'absurdités, si le logement où l'on désire résider ne possède pas un minimum de 10 mètres carrés par personne, il faut s'enlever toute illusion : toutes les autres démarches seront complètement annulées. Sans appel.

Dangel Montero Macías, sans avoir le temps de s'enlever la poussière du chemin, est allé rendre visite à un parent à Guanabo, zone touristique, une autre parcelle de terrain du gouvernement avec d'énormes restrictions. Un policier l'intercepta, lui demanda de lui montrer sa carte d'identité. En se rendant compte qu'il n'avait pas encore son changement d'adresse, il le déclara illégal en lui imposant une amende de 200 pesos. Il lui communiqua qu'il devait rentrer immédiatement à Holguin. Le policier ne voulut pas écouter l'explication des démarches légales du changement d'adresse et de province qui devait aboutir prochainement.

Apres cet incident, à peu de mètres de l'endroit, un autre policier l'arrêta avec les mêmes conséquences, seulement cette fois-ci l'amende fut de 20 pesos au lieu de 200. Il fit en vain des réclamations au bureau de police.

Comme il devait par nécessité trouver une subsistance et qu'il devait en outre payer 220 pesos, malgré le fait qu'il n'avait pas l'âge de travailler, le jeune Holguinien trouva du travail dans le secteur de la construction, avec un salaire mensuel de 117 pesos, qui ne comprend pas la nourriture ni le transport vers le lieu de travail éloigné. Le résultat est tel que Dangel Montero Macías a déjà son salaire entier de deux mois en gage, seulement pour payer des amendes. S'il ne les paie pas il sait qu'il ira en prison pour 220 jours.

Comme il n'a pas d'argent, il n'y aura pas non plus de mariage. Dangel Montero Macías est un jeune cubain parmi ceux qui ne sont pas allés à la place de la Révolution pour acclamer et applaudir le 1er mai dernier.

L'article 13, paragraphe 1 de la Charte Universelle des Droits de l'Homme, déclare :

« Toute personne a le droit de circuler librement et de choisir sa résidence dans le territoire d'un état ».

Correction : Veuillez ajouter à la fin de l'article 13, paragraphe 1, cette phrase que je veux ajouter : « Sauf si on est cubain et habite à Cuba ».


Traduction: Genevieve Tejera

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