CUBANET

19 octobre 1999



« Faites la connaissance de Cuba d'abord et ensuite de l'étranger »

Ramon Diaz-Marzo, journaliste indépendant

LA HAVANE, octobre – Le départ de l'autocar était programmé pour les premières heures de la matinée, mais ce fut dans la moitié de l'après-midi que nous avons pu partir de La Havane par l'autoroute à huit voies.

La vitesse de notre car était lente, et nous les passagers, plus qu'ennuyés nous étions perplexes. C'était l'époque des pluies. Et la pluie pénétrait à l'intérieur du car en mouillant les passagers. Les sièges avaient le vinyle rayé, et il y avait même des cafards qui, lorsqu'ils ne pouvaient pas aller sur nous, volaient à l'intérieur du véhicule.

Si quelque chose m'a surpris pendant ce voyage, ce fut de voir les champs adjacents à la route pleins de marabouts. Et lorsque nous sommes entrés dans la province de Camagüey je me suis souvenu, pour l'avoir lu dans un livre, que dans les années 50 cette province s'était convertie en une puissance nationale pour l'élevage du gros bétail. Et maintenant, dans la portion de route où passait notre autocar, on voyait seulement deux petites vaches chétives.

Lorsque nous sommes arrivés à Guantanamo, le chauffeur nous a dit qu'il ne restait plus qu'un peu de tissus aux freins. L'itinéraire était jusqu'à Baracoa, mais avec les freins usés, le chauffeur prit la décision de ne pas continuer. Il nous expliqua que de passer la côte de « La Farola » avec ces freins serait un suicide.

La durée du voyage jusqu'à Guantanamo avait été de 16 heures. Nous étions partis de La Havane à trois heures de l'après-midi et étions arrivés à Guantanamo à 7 heures du matin le lendemain.

Le bâtiment de la gare des autocars inter-provinciaux de Guantanamo est immense, mais là on n'offre pas d'aliments et il n'y a pas d'hygiène non plus. Les toilettes publiques n'ont pas d'eau. Nous sommes restés dans cette gare jusqu'à quatre heures de l'après-midi, heure à laquelle un car est arrivé de Baracoa. Nous avons alors traversé ce chemin d'abîmes qu'est la côte de « La Farola ». Pendant les trois heures qu'a duré le voyage, au bord de ces précipices épouvantables, je n'ai pas pu ôter de mon esprit la possibilité de ce que notre véhicule pourrait s'y abîmer.

Le nombre d'habitants de Baracoa est à présent de 82 mille personnes. Là, le célèbre pain de 80 grammes est plus petit que celui offert dans la capitale ; et tout le monde connaît la mauvaise qualité des pains de la capitale. D'autre part, Baracoa est un territoire désolé. On dirait un trou du bout du monde. Partout on trouve la pauvreté. Lorsqu'on regarde les yeux de ses habitants, on sent qu'ils sont abandonnés. L'une des questions communes parmi la population de Baracoa c'est : pourquoi le gouvernement cubain a-t-il donné récemment un établissement polytechnique au pays frère de la République Dominicaine et, pour améliorer le transport inter-provincial de son propre peuple n'a-t-il pas de fonds ? Mais parmi toutes les nouvelles que j'ai obtenues, on retient celle où j'ai appris qu'un secteur des paysans cubains ne sent pas stimulé pour vendre ses produits agricoles à l'Etat à cause des prix bas payés par celui-ci. Et un jeune de Baracoa, serveur de profession, avec un salaire mensuel de 108 pesos en monnaie nationale, a dit que la jeunesse dans les petits villages de la campagne n'a pas de futur.

D'autre part, à Baracoa les chemins qui unissent la campagne avec la ville se trouvent interceptés par des POINTS DE CONTROLE. Et là on fouille les femmes, les hommes, les personnes âgées, les enfants. Et ces inspections ont l'atmosphère raréfiée d'un état d'urgence.

Pour terminer, je peux dire que les autocars actuels qui couvrent les itinéraires inter-provinciaux de Cuba manquent des commodités les plus élémentaires. Le retour à la capitale, je le fis dans un car sans toilettes, sans rideaux aux fenêtres, où si c'est de jour on cuit sur son siège si on est assis du coté du soleil.

Ceci est, à vol d'oiseau, ma vision télégraphique survenue dans la première quinzaine du mois de septembre dernier, sur la visite que j'ai faite à l'intérieur de cette île.


Traduction: Genevieve Tejera

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